jeudi 18 juillet 2013

Beulin et Le Foll en harmonie pour la nouvelle PAC

 Producteurs laitiers après 2015 - Les aides découplées en 2006 ne seront pas compensées par le recouplage de 15 %

 La Fédération nationale des producteurs laitiers a dressé un sérieux réquisitoire contre le projet de convergence et de majoration des aides directes du gouvernement. Celui-ci pénalisera en particulier les éleveurs en système « maïs fourrager » qui, sans aides recouplées, pourraient renoncer à produire du lait faute de rentabilité.
Alors que les éleveurs laitiers bataillent chaque jour pour que les contrats conclus avec les collecteurs soient appliqués à la lettre, s’ouvre un autre front : le recouplage des aides directes en 2015 pour compenser le manque à gagner généré par la convergence partielle ou totale des droits découplés issus des DPU.

Le combat lancé par la FNPL, la section spécialisée « lait » de la FNSEA, s’annonce rude car la convergence à l'étude au ministère de l'Agriculture affecte en particulier les producteurs en système « maïs fourrager», parmi les plus intensifs. Et la majoration des 50 premiers hectares n’atténuerait que partiellement le manque à gagner.



Tout est cogéré et codécidé depuis longtemps .

Les très grands perdants seront effectivement les laitiers et les engraisseurs. La FNSEA amuse la galerie en envoyant les céréaliers d'Ile de France pleurer devant les médias mais nous savons tous très bien que si un céréalier en individuel qui a plus de 200ha de céréales perdra effectivement dans la nouvelle PAC, cela ne le poussera pas à tout plaquer et à changer d'orientation.

En revanche la casse va être très forte chez les engraisseurs qui s'abstiendront sans doute de rentrer des broutards puis d'acheter des aliments ainsi que chez les laitiers avec une poursuite des cessations d'activité .
Mais cela ne gène pas les décideurs, bien au contraire.
L'avenir pour eux n'est pas dans des fermes d'élevage familiales mais dans une agriculture industrielle.
Ils ont sorti des normes qui font que les vaches polluent plus lorsqu'elles sont à l'herbe .

Maintenant le puzzle prend forme. Demain il faudra de très grosses unités laitières ou d'engraissement qui seront couplées à un atelier de méthanisation .
Stéphane Le Foll parle de 1000 unités à subventionner .
Et oui nous y voilà, les laitiers n'auront presque plus de primes de la PAC mais ils pourront toucher des subventions en faisant de la méthanisation.
Idem pour les engraisseurs. Et bien entendu pour le duo Le Foll-Beulin, une vache pollue à l'herbe mais ne pollue pas lorsqu'elle est conduite en hors sol et que les déjections vont dans un méthaniseur .

Vous comprenez maintenant pourquoi Le Foll et la FNSEA tiennent tant à mettre en place le FMCE et surtout à le rendre obligatoire.
Non seulement les polyculteurs qui ne partent pas dans la méthanisation perdront des primes PAC mais ils auront une double peine puisqu'ils devront financer les méthaniseurs à travers la CVO sur leurs céréales.

Et maintenant voici le 2ème effet Kiss cool que les lecteurs assidus de ce blog auront compris.
Les fermes industrielles ne compenseront peut-être pas entièrement les cessations extrêmement nombreuses qui vont avoir lieu suite aux départs en retraite massif des trayeurs mais aussi au dégout de ceux qui sont encore en activité .
Cela n'est pas grave puisque Beulin compte sur la colocalisation de  certaines productions agricoles au Maghreb. Et  comme par hasard les 2 productions qui ont le plus d'avenir au Maghreb sont le lait et l'engraissement.

Alors on voit clairement la vision des cogestionnaires 

Des primes couplées réservées aux éleveurs de vaches allaitantes parce qu'il y a des coins où on ne peut faire que de l'herbe. Enlever les primes aux VA serait prendre le risque d'avoir des secteurs en friche en France.  Et puis aussi parce que Beulin sait qu'on peut engraisser des taurillons ou faire du lait dans l'arrière pays de Tunis mais qu'il est plus difficile d'avoir de vaste pâtures pour des troupeaux allaitants .

Par contre ailleurs c'est une agriculture industrielle, fortement endettée donc dépendante de ses fournisseurs et acheteurs. En un mot une agriculture intégrée qui sera sévèrement encadrée par des contrats .

Avec le recul nous avions découvert que la PAC 92 avait été codécidée et même écrite par la FNSEA.
Ils nous refont le même coup cette fois.
Xavier Beulin manifeste le jour avec sa base devant la porte d'entrée du ministère mais cogère le soir en rentrant au ministère par la porte de derrière quand ce n'est pas carrément dans l'avion présidentiel.

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